Peste Porcine Africaine…

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Peste Porcine Africaine : « DES MESURES POUR CIRCONSCRIRE LA MENACE »

Interview du Dr Gaston DJONWE, Directeur des Services Vétérinaires au MINEPIA.

Quel est l’état actuel de l’épizootie de peste porcine africaine dans le pays ?

Le foyer dont il est question actuellement est localisé à Kousseri, dans le département du Logone et Chari. Il est apparu suite à une propagation de la maladie à partir d’élevages des porcs infectés de la ville de Ndjamena (Tchad) à la faveur des échanges transfrontaliers entre nos deux pays. Selon le compte rendu du délégué département du MINEPIA du Logone et Chari, 24 élevages de porcs ont été contaminés. Les mortalités enregistrées se chiffrent à une centaine de porcs.

Quelles sont les mesures conservatoires prises pour circonscrire le fléau ?

Des mesures rapides ont été prises pour circonscrire la menace. Notamment, le préfet du département du Logone et Chari a pris un arrêté suspendant temporairement la circulation des porcs dans son département. Conjointement, des actions ont été  menées par les responsables des services vétérinaires locaux pour l’abattage sanitaire des animaux atteints ou suspects, suivi de la destruction des carcasses et de la désinfection des locaux contaminés. De plus, le MINEPIA a dépêché une équipe d’épidémiologiste en renfort à Maroua avec du matériel de gestion des foyers. La Direction des Services Vétérinaires quant à elle a tenu une réunion à Yaoundé, le 14 septembre dernier à l’intention des commerçants de porcs qui s’approvisionnent dans les régions septentrionales. L’objectif était de les informer des restrictions temporaires liées à la fermeture des marchés de porcs dans ces régions. Toutefois, je précise qu’il s’agit d’une mesure temporaire imposée pour observer l’évolution de la maladie.

Quelle est la conduite à tenir face à un cas déclaré de peste porcine africaine ?

En cas d’apparition d’un foyer de la maladie, l’autorité administrative territorialement compétente prend un arrêté portant déclaration d’infection. Cet acte permet aux services vétérinaires locaux d’appliquer les mesures sanitaires (abattage, destruction des carcasses désinfections des porcheries) et de contrôler les restrictions de circulation et de commerce des porcs dans les zones infectées. Dans les zones non infectées, il est conseillé aux éleveurs d’appliquer les mesures de biosécurité, notamment d’interdire toute introduction de nouveaux sujets dans leurs élevages et de lutter contre la divagation des animaux.

Propos recueillis par Michel FOGANG.
Source : Cameroon Tribune du 18 septembre 2014